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Henri Bourillon

BOURRILLON Henri dit Pierre Hamp

1876 – 1962

Consultant d’entreprise-journaliste et écrivain

  Henri Bourrillon est né à Nice le 23 avril 1876 de Guillaume, Jean Bourrillon, cuisinier et de Jeanne, Françoise, Louise Raimondy, couturière.

            Il entre en septembre 1891 comme apprenti pâtissier à Paris à la maison Laborde située 13, rue Demours dans le quartier des Ternes, puis il se place chez Bourbonneux, place du Havre près de la Gare Saint-Lazare, face au Café terminus où l’anarchiste Emile Henry commettra un attentat le 19 février 1894.

Pour devenir ouvrier « complet », il passe de la pâtisserie à la cuisine en se plaçant au Restaurant Marguery, boulevard Bonne-Nouvelle.

En 1894, il part en Angleterre d’abord à Londres au « Savoy Hotel » puis « Berkeley Hotel » puis à Brighton au « Metropol Hotel ». Il s’initie à la boxe qu’il pratiquera toute sa vie.

Il remplace, en 1898, son père malade à la Cour de la duchesse de Montpensier à Séville et passe son conseil de révision au Consulat de Séville, se fait déclarer « inapte au service militaire ». Après la mort de son père, il retourne à Brighton et se met au latin.

En 1899, il découvre dans L’écho de Paris un article d’Henry de Fouquières sur l’inauguration de l’Université populaire de Belleville. Il se présente à Jean Rabaud qui en est le président. Son préavis effectué, il y vient pour être nommé résident logé chargé de l’accueil. Membre de « L’Union pour la Vérité », il rencontre Paul Desjardins, Arthur Fontaine, Léon Blum, Jean Jaurès, Charles Péguy…

Sur la recommandation de Henri Péreire, il entre en 1902 à la Société des Chemins de Fer du Nord comme employé aux écritures à la gare de La Chapelle-Marchandises. L’année suivante, il est muté à Orchies comme secrétaire de l’inspecteur de l’exploitation. Il devient sous-chef de gare (marchandises) à Boulogne-sur-Mer en 1905 puis à la gare de Calais-Maritime.

En 1907, il est sous-chef de gare à Hirson (Aisne) et se marie le 28 janvier à une alsacienne protestante, Marguerite, Suzanne, Élisabeth Nifenecker, née à Mulhouse en 1887.

En 1908, son premier texte Marée fraîche est publié dans la revue de l’Union pour la Vérité par Paul Desjardins qui le recrute comme secrétaire de la revue. Il suit les cours de l’École spéciale des travaux publics créée par Léon Eryolles. Il passe en 1909 le concours d’inspecteur départemental du travail. Admis 4ème sur onze, il est nommé, en janvier 1910, inspecteur stagiaire d’abord à Cambrai, puis à Lille (Nord).

Il entreprend, sous le pseudonyme de Pierre Hamp, diverses collaborations à des journaux et revues : L’Humanité, La grande revue, La nouvelle revue française, La Renaissance, L’Information, L’Information ouvrière et sociale, Le Figaro, Le Populaire, la Vie ouvrière, La tribune des cheminots, La revue de Paris, La Revue hebdomadaire…

Engagé volontaire en septembre 1914 au 2ème Régiment du Génie à Montpellier, il réformé pour raisons de santé au bout de deux mois et demi et reprend du service comme inspecteur départemental du travail à Dunkerque ((affectation civile de défense). En août 1916, il est mis à la disposition du sous-secrétaire d’État de l’artillerie et des munitions, Albert Thomas. Il participe à la rédaction du Bulletin des usines de guerre. Mis en disponibilité à sa demande à compter d’octobre 1919, il devient inspecteur départemental du travail honoraire en 1922.

Membre de la « Société des Gens de Lettres » (1918), chevalier de la Légion d’honneur (1920) 19 octobre), Pierre Hamp, écrivain désormais connu abandonne l’administration et devenu veuf habite à Bourg-la-Reine avec sa sœur Jeanne qui s’occupe de ses trois filles.

Co-éditeur de « La Dépêche coloniale », il voyage beaucoup : Allemagne, Autriche, Afrique du Nord, invité par Lyautey avec Paul Desjardins et André Gide.  A partir de 1924, il se mobilise aux côtés de l’Armée du Salut (en même temps que Justin Godart qui fut ministre du travail, de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales) au moment où celle-ci s’engage dans de grandes réalisations sociales : Palais du Peuple, Palais de la Femme, Maison du Jeune homme, Cité du Refuge, la Péniche..

Promu officier de la Légion d’honneur (1925), il est, la même année, nommé chef de cabinet de Pierre Laval, ministre des travaux publics dans le Cabinet Painlevé. Il se présente, sans succès aux élections sénatoriales de 1927 sous l’étiquette SFIO, parti dont il sera exclu tente après l’affaire Homberg/Laval. Il mène une carrière de consultant d’entreprise, journaliste et écrivain. Il poursuit ses voyages : États-Unis, Canada, Italie…

Il devient en 1936, directeur de l’apprentissage à la Société des moteurs Gnôme et Rhône à Paris (13ème). En 1939, son livre En passant par la Lorraine est interdit par la censure française et, en 1942, son livre Moteurs racontant la grève de 1938 est retiré de la vente à la demande de la Société des moteurs Gnôme et Rhône qui le licencie.

Journaliste indépendant, il écrit dans La France socialiste, Le rouge et le bleu…

Accusé de collaboration en 1944, il est arrêté par les F.T.P (Francs-Tireurs et partisans) et placé en détention préventive durant quatre mois à Fresnes. Il sera libéré sans poursuite ni jugement.

Il poursuit ses activités de consultant en sécurité notamment sur les chantiers des barrages de Donzère-Mondragon sur le Rhône (1948) et, lauréat de l’Académie française reçoit le Prix Georges Dupau (1953).

Il décède le 19 novembre 1962 dans sa « Villa des Pins » au Vésinet.       

Pierre Hamp est présenté comme l’écrivain de « la condition ouvrière ». Dans son œuvre notamment la partie dénommée « La peine des hommes », il se livre à une description réaliste et très précise des métiers vus de l’intérieur pour les avoir exercés ou longuement observés. Son observation de la pénibilité du travailleur manuel, des inégalités et injustices sociales constitue une source d’informations précieuses sur la situation du monde du travail de l’époque. Sous une forme différente, plus littéraire, elle complète et confirme, les « travaux originaux », c’est-à-dire des notes rédigées par les inspecteurs du travail et publiées par la direction du travail dans le Bulletin de l’inspection du travail. Son regard sur la société, la bourgeoisie, l’argent le conduit à une valorisation du « Travail » que d’aucuns considèrent comme excessive.

Bibliographie :

1907  Marée fraîche                                                Union pour la Vérité   La peine des hommes

1908  Vin de Champagne                                         Union pour la Vérité   La peine des hommes

1908  Dix contes écrits dans le Nord                           Cah. de la Quinzaine   Gens

1912  Vieille histoire                                               N.R.F.                       Gens

1912  Le rail                                                        N.R.F.                       La peine des hommes

1913  Marée fraîche, Vin de Champagne                      N.R.F.                       La peine des hommes

1914  L’enquête                                                     N.R.F.                       La peine des hommes

1915  La victoire de la France sur les Français               N.R.F.                       Enquêtes

1916  Le travail invincible                                         N.R.F.                       La peine des hommes

1916  La France, pays ouvrier                                   N.R.F.                       La peine des hommes

1917  Gens                                                          N.R.F.                       Gens

1918  Le travail invincible                                         N.R.F.                       La peine des hommes

1919  Les métiers blessés                                           N.R.F.                       Enquêtes

1920  La victoire mécanicienne                                    N.R.F.                       Enquêtes

1920  Les chercheurs d’or                                          N.R.F.                       La peine des hommes

1922  Le cantique des cantiques                                  N.R.F.                       La peine des hommes

1922  Un nouvel honneur                                          N.R.F.                       Enquêtes

1923  Gens (2ème tableau)                                         N.R.F.                       Gens

1923  L’art et le travail                                           Stock                       

1924  Le lin                                                         N.R.F.                       La peine des hommes

1926  Une nouvelle fortune                                        N.R.F.                       Enquêtes

1927  Une enquête sur le franc                                   Rieder                       Enquêtes

1927  Théâtre I : La maison, la compagnie                    N.R.F.                       Théâtre

1928 Théâtre II : Monsieur l’administrateur,

         Madame la guerre                                          N.R.F.                       Théâtre

1928  Monsieur Curieux, Gens (3ème tableau)                 N.R.F.                       Gens

1928  Mademoiselle Moloch, Gens (3ème tabl.)                 N.R.F.                       Gens

1930  Mes métiers                                                  N.R.F.                       La peine des hommes

1931  La laine                                                      Flammarion               La peine des hommes

1932  Mektoub                                                     Flammarion               La peine des hommes

1932  Dieu est le plus grand                                      Flammarion               La peine des hommes

1933  La mort de l’or                                              Flammarion               La peine des hommes

1934  Glück auf                                                    N.R.F.                       La peine des hommes

1935  Le rail (Edition définitive)                                 N.R.F.                       La peine des hommes

1935  Le cantique des cantiques (Ed. déf.)                     N.R.F.                       La peine des hommes

1935  Il faut que vous naissiez de nouveau                     N.R.F.                       La peine des hommes

1936  Marée fraîche,

Vin de Champagne (Ed. déf.)                                     N.R.F.                       La peine des hommes

1937  Notre pain quotidien                                       N.R.F.                       La peine des hommes

1937  Perdu dans le gratte-ciel                                    N.R.F.                       Enquêtes

1938  Le lin  (Edition définitive)                                 N.R.F.                       La peine des hommes

1938  Gueules noires                                               N.R.F.                       La peine des hommes

1939  Le travail invincible (Ed.  définitive)                    N.R.F.                       La peine des hommes

1939  Braves gens de France                                      N.R.F.                       Gens

1941  Gens de cœur                                                N.R.F.                       Gens

1942  Moteurs                                                       N.R.F.                       La peine des hommes

1943  Mes métiers (Ed. définitive)                               N.R.F.                       La peine des hommes

1944  L’atelier au quart de poil                                  N.R.F.                       La peine des hommes

1946  Et avec ça Madame ?                                      N.R.F.                       Enquêtes

1946  Les métiers blessés (Ed. définitive)                       N.R.F.                       Enquêtes

1947  En passant par la Lorraine                              N.R.F.                       Enquêtes

1948  L’Éternel                                                    Self                           La peine des hommes

1952  Hormisdas le Canadien                                    Plon                          La peine des hommes

1957   Kilowatt                                                          Plon                            La peine des hommes

Sources :  État-civil – Archives familiales (Martine de Rabaudy) – Dictionnaire biographique  Maitron –

Pierre Hamp, études bio-bibliographiques : catalogue inventaire du « Hamp-Archiv Hanover (1991) ;

Henri Bourrillon dit Pierre Hamp, inspecteur du travail et écrivain humaniste, Association pour l’Étude de l’Histoire de l’Inspection du Travail (AEHIT), Paris, 1993 ;

Dominique Guyot (sld) « Pierre Hamp, inspecteur du travail et écrivain humaniste, 1876 -1962 », L’Harmattan, 2005 ;

Pour citer cet article :

https://aehit.fr, notice BOURRILLON Henri, par Dominique Guyot, version mise en ligne le 11 avril 2019, dernière modification le 19 mai 2019. © Copyright AEHIT. Tous droits réservés : AEHIT, Paris.

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